Le terme de psychomotricité est né il y a peu de temps, mais son origine remonte à quelques siècles...
En effet, déjà en 427 av. J.-C., Platon parlait de la dualité entre l’âme et le corps. Aristote évoquait l’unité dans la psychosomatique.
Les auteurs ont parlé du corps et de la psyché de différentes manières, ce qui a permis d’aboutir à un concept sans cesse en mouvement : la psychomotricité.
Au 17ème siècle, pour Descartes la pensée est au-dessus du corps, elle est prédominante. « Je pense donc je suis ».
Fin 19ème, les courants de pensée sont autour de la question du corps. Il y a beaucoup de réflexion sur le corps et l’esprit. Le corps est chargé de sens, il incarne la psyché.
Début 20ème, la neurologie s’oriente vers 3 pôles : la neurophysiologie, la neuropsychiatrie, les pathologies corticales.
Le courant neurologique est très présent. Mais la psychiatrie se développe aussi.
Wallon, psychologue et médecin, développe le dialogue tonique qui est en fait le langage du corps.
Piaget parle de l’intelligence comme moyen d’adaptation.
La psychomotricité est en lien direct avec la dimension psychique. L’émotion contribue au développement affectif et intellectuel. Elle a un rôle prépondérant dans le développement de l’enfant.
Les premières pratiques et approches psychomotrices sont des rééducations associées au bien-être (après-guerre) :
- Méthode Herbert/naturelle (1875-1917) : gestes basiques et approche de l’individu dans sa globalité. Recherche du bien-être dans les gestes naturels.
- Méthode du maintien : l’individu s’adaptait à la méthode. Plus une rééducation. Méthode sévère car pratique militaire.
- Méthode Guillemain (1935): travail avec les enfants.
- Méthode Pierre Ptat (1936): professeur de gym médicale = méthode suédoise : donner de la vitalité à l’organisme.
Dans les années 30 : il y a un courant qui se focalise enfin sur les enfants. La France met en place des centres de rééducation pour enfants.
Apparaît alors la psychologie de l’enfant (Wallon, Piaget). Les réflexions sont sur le développement intellectuel avec toujours le lien avec la motricité.
On note l’apparition de la prévention et du coup la création de nouvelles professions de rééducateurs spécialisés.
2 secteurs se développent, médical et enseignement :
Le 9 Février 1945 : on parle de psychorééducation.
En 1947, le professeur De Ajuriaguerra, psychiatre à l’hôpital St Anne, où naît la psychomotricité, met en place 3 pôles de recherches :
On commence à parler de concepts fondamentaux : la dimension de l’espace, du temps, le rythme, la tonicité = c’est la rééducation psychomotrice. Il n’y a pas encore de thérapie.
Cependant Mme Soubiran développe la relaxation psychosomatique qui portera son nom. C’est une nouvelle approche du corps incluant la notion de détente.
Sous Ajuriaguerra, le certificat en psychomotricité et en graphomotricité est créé.
On s’attache à l’histoire, le fonctionnement, la personnalité du patient. C’est un travail de relation. Il y a un apport pratique et théorique.
On découvre la relation tonico-émotionnelle. La méthode s’adapte au patient. Le corps est reconnu.
Evolution du terme psychomotricien :
La psychomotricité a alors un rôle :
La prise en charge est unique et adaptée au patient. On peut lier les 3 champs, les conjuguer en fonction du patient.
Le 17 Février 1974 : création du diplôme de psychothérapeute.
Le 6 Mai 1988 : On parle des compétences du psychomotricien :
Décret du 6 Mai 1988 :
Les personnes remplissant les conditions définies aux articles 2 et 3 ci-après sont habilitées à accomplir, sur prescription médicale et après examen neuropsychologique du patient par le médecin, les actes professionnels suivants :
1. Bilan psychomoteur.
2. Education précoce et stimulations psychomotrices.
3. Rééducation des troubles du développement psychomoteur ou des désordres psychomoteurs suivants au moyen de techniques de relaxation dynamique, d’éducation gestuelle, d’expression corporelle ou plastique, et par des activités rythmiques, de jeu, d’équilibration et de coordination :
4. Contributions par des techniques d’approche corporelle, au traitement des déficiences intellectuelles, des troubles caractériels ou de la personnalité, des troubles des régulations émotionnelles et relationnelles, et des troubles de la représentation du corps, d’origine psychique ou physique.
Selon Carric : « Le bilan psychomoteur ouvre la possibilité de saisir l’expérience du corps engagé dans une action mais aussi celle du corps engagé dans une relation. L’examen de la motricité d’un enfant est sous-tendu par deux attitudes qui se répondent. »
G. B Soubiran (1975) : « Les modalités pratiques de l’examen psychomoteur ont pour but l’évaluation méthodique des possibilités sensorielles, pratiques, kinesthésiques, gnosiques et relationnelles de l’enfant, de l’adolescent ou de l’adulte. On procède à une lecture du corps en situation statique ou dynamique. »