1. Le texte que vous trouverez ci-dessous, intitulé "Orthophoniste, psychomotricien et psychologue sont les trois consultants privilégiés de l’enfance : Que font-ils ?", contient des indications pour vous guider dans le choix entre ces trois grands spécialistes de l'enfance que sont le psychologue, le psychomotricien et l'orthophoniste.
Par quel bout prendre l'anxiété de son enfant, un problème de comportement ou scolaire ? Qui fait quoi ? Quels sont leurs domaines de compétence ? Comment se passe un premier rendez-vous ?...
3. Voir aussi dans l'onglet "psychomotricité" l'histoire d'une dyspraxie.
Ce qu'il faut savoir avant de prendre un rendez-vous :
La tentation est grande de « normaliser » son enfant en répondant trop précipitamment par un abord rééducatif à ses difficultés. Mais il est risqué de se précipiter chez un orthophoniste, un psychomotricien ou un psychologue qui ne traiterait que le symptôme, le comportement et pas la cause à l'origine du problème. Ce serait ignorer la partie immergée de l'iceberg. L'enfant ira mieux tant que le soutien reste maintenu, mais au risque de voir la relation d'aide déraper vers une relation de dépendance ou d'aboutir au déplacement du symptôme.
Le diagnostic complet permet d'établir une stratégie thérapeutique. Il doit viser de manière durable la résolution des troubles scolaires visibles, ou les manifestations d'angoisse et d'anxiété, leurs origines et leurs conséquences sur la personnalité.
N'oublions pas que le temps joue contre l'enfant. Le retard accumulé aura des répercussions non seulement sur sa scolarité mais sur l'ensemble de sa personnalité. Plus tôt le trouble sera diagnostiqué, plus vite l'enfant se sentira mieux « dans sa peau ». Il retrouvera son « appétit » à apprendre, le plaisir de communiquer. Les pertes de temps sont catastrophiques pour un enfant. C'est pourquoi une psychothérapie, une rééducation orthophonique ou psychomotrice doivent s'étayer sur un diagnostic approfondi pour ne pas faire perdre un temps précieux aux enfants. Par exemple, des dyslexies de même apparence ont des origines très diverses. Une même indication thérapeutique ne donnera donc pas toujours des résultats identiques : le bon fil à tirer n'est pas toujours le plus évident pour résoudre un problème.
Une démarche de bon sens :
A partir du diagnostic, il est possible de déterminer s'il faut privilégier la prise en charge psychothérapeutique ou rééducative, agir simultanément ou dans un certain ordre. Par exemple, en cas de dyslexie, des années de rééducation effectuées sans se préoccuper des éventuelles causes psychologiques ne feraient que compenser les troubles existant, sans pour autant les résoudre. Il est courant de mener une psychothérapie en association avec une rééducation orthophonique ou psychomotrice. L'efficacité des deux (voire trois) approches complémentaires, rééducative et thérapeutique, en est potentialisée.
Orthophoniste, psychomotricien et psychologue sont les trois consultants privilégiés de l'enfance, chacun a sa spécificité :
Que peut-on attendre d'un psychologue ?
Sa disponibilité
Le premier critère pour choisir un psychologue est sa disponibilité. Un psychologue doit pouvoir donner des rendez-vous rapides, au moins pour un avis. Un premier rendez-vous à plus de six semaines n'a pas de sens. A l'âge des enfants, il faut analyser rapidement la question quand elle se présente.
Son contact, ses explications
Les parents doivent aussi recevoir des réponses claires à leurs premières questions. Un psychologue doit pouvoir déméler les problèmes qui lui sont présentés et indiquer les directions pour trouver de l'aide. Son intervention doit éviter aux parents une errance de spécialiste en spécialiste avant de trouver le bon angle pour aider leur enfant.
En cas de séances suivies, il est indispensable que le psychologue rencontre les parents régulièrement. Ces échanges aident autant les parents que le psychothérapeute.
Sa méthode
Selon la teneur du premier entretien, le psychologue peut lui donner plusieurs suites. Soit quelques séances suffisent pour « sortir » d'une impasse, quand on s'y prend assez tôt. Soit un examen psychologique s'avère utile pour évaluer et analyser en profondeur, rapidement et objectivement, les difficultés de l'enfant. Il s'agit d'une passation de tests, dont les épreuves sont étalonnées, c'est-à-dire qu'elles permettent de comparer les capacités de l'enfant à celles d'un grand nombre appartenant à la même classe d'âge (QI ou tests de personnalité). Les résultats donnent un diagnostic précis sur lequel des décisions peuvent s'appuyer : un conseil d'orientation scolaire, une adresse vers d'autres spécialistes ou l'indication d'une psychothérapie. Dans ce dernier cas, le plus tôt est le mieux et le psychologue doit pouvoir proposer des rendez-vous réguliers. Enfin, selon les cas, il affinera son diagnostic auprès d'un orthophoniste ou d'un psychomotricien. Il évaluera mieux la pertinence d'un travail sur la cause des symptômes (ce qui est plus du ressort de la psychothérapie) et/ou directement sur ceux-ci (l'approche rééducative concerne alors l'orthophoniste ou le psychomotricien selon le cas).
La conclusion de l'observation psychologique
A l'issue de son examen psychologique, le psychologue mesure dans son ensemble, la maturité des différentes lignes de développement qui composent la personnalité de l'enfant et ses éventuels décalages. Il situe l'enfant en fonction de son histoire et de son dynamisme psychique. Le psychologue évalue de la sorte sa balance sécurité/risque. L'écoute des conclusions, des explications et des arguments doit permettre aux parents d'avoir ensuite leur propre jugement. Lorsque des tests ont été passés, un compte rendu écrit indiquant les résultats complets et leur interprétation est remis. Enfin, si une psychothérapie est proposée, elle ne doit surtout pas être menée en excluant les parents, elle y perdrait toute pertinence.
Dans tous les cas le psychologue doit pouvoir aiguiller sur la (ou les) meilleure(s) approche(s) thérapeutique(s) appropriée(s) au problème de l'enfant. En effet, un soucis scolaire, par exemple, peut résulter d'une anxiété et inversement, les manifestations anxieuses peuvent masquer un trouble scolaire qui n'a pas encore été décelé. Parfois associer une prise en charge orthophonique et psychothérapeutique (ou psychomotrice) les rend l'une et l'autre plus efficace. Et surtout, certaines associations thérapeutiques consolident en profondeur les fondements manquant à l'enfant. Les effets durables de ces synergies agissent alors sur l'origine et la cause des échecs ou des souffrances.
Il est souvent regrettable de voir certains parents éviter ces propositions thérapeutiques (parce qu'elles sont plus lourdes en organisation, en temps, en argent ou pour ne pas se remettre en question). Ce type de prises en charges multiples, quand elles sont posées et justifiées à partir de l'examen effectué par le psychologue, évitent de mener un travail réeducatif partiel, voire superficiel qui ne sert qu'à compenser les difficultés visibles. L'efficacité, la durablité des résultats et leur rapidité dépendent donc de ces premiers rendez-vous et de leurs conclusions.
Ces rendez-vous engagent-ils pour longtemps ?
Si de nombreuses impasses peuvent se lever dans un court laps de temps et ne demandent pas de véritable psychothérapie, d'éventuels problèmes plus anciens, ou structurés sous des formes plus complexes et profondes, le nécessitent. Ce sera plus long. Une psychothérapie d'enfant se compte souvent en mois, rarement en années. Il est impossible de prédire à quelle vitesse un enfant évolue, mais il est toujours envisageable pour les parents de faire le point sur ce sujet avec le psychothérapeute. Le rythme classique est généralement d'une séance hebdomadaire. Elles peuvent s'espacer tous les quinze jours dans certains cas, mais au-delà elles peuvent perdre de leur consistance. Sauf en cas de problèmes graves, au début d'une psychothérapie les enfants se désinhibent, font des progrès et se sentent vite mieux. La démarche et l'analyse du psychologue sont donc bien engagées. La psychothérapie ne doit surtout pas s'arrêter là. Un travail de fond, d'étayage reste à mener à travers la relation qui s'est établie entre le psychothérapeute, l'enfant et ses parents.
L'ORTHOPHONISTE
Pour les problèmes de langage, oral et écrit, l'orthophoniste, évalue la nécessité d'une aide pour l'enfant en expression orale. N'oublions pas que les troubles d'articulation peuvent engendrer des confusions de son à l'écrit, dès le cours préparatoire. Un langage immature, pauvre en vocabulaire, peut être à l'origine de troubles de la compréhension. Certains orthophonistes sont spécialisés dans les rééducations des troubles logicomathématiques. Elles traiteront toutes principalement les problèmes d'articulation, les dyslexies, dysorthographies et les dysalculies.
LA PSYCHOMOTRICITE
Le psychomotricien est plus concerné par les troubles et les retards psychomoteurs. Le développement psychomoteur étant à la base des aspects cognitifs (les apprentissages intellectuels) et affectifs de la personnalité.
Ses interventions sont donc essentielles et très structurantes jusqu'à six ans et souvent complémentaires au travail d'un orthophoniste ou d'un psychologue avec des enfants plus grands.
Le psychomotricien travaille notamment sur les repères dans l'espace et le temps, la latéralité et le graphisme, l'attention et la concentration, la mémoire, le contrôle corporel (inhibition et instabilité), l'ancrage corporel de toutes les notions fondamentales indispensables aux apprentissages et au bien-être. Par exemple dans certains cas, les problèmes de dyslexie ou de logique mathématique peuvent être abordés avec efficacité et durabilité en psychomotricité.
Ces trois spécialistes de l'enfance effectuent toujours en premier lieu un bilan, en faisant passer des épreuves spécifiques pour mesurer les difficultés, les éventuels retards et décalages de maturité, chacun dans son domaine.
Tous ces professionnels de la santé psychique pratiquent en cabinet privé, mais aussi en institution où les rendez-vous sont gratuits (Centre Médico-Psycho-Pédagogique, hôpital, dispensaire...). En attendant un rendez-vous en institution souvent d'un délai très long, trop long, il vaut alors mieux commencer plus rapidement à traiter le problème en s'adressant à des spécialistes installés en ville. L'économie doit être psychique avant d'être financière.
PH. S.